le comptoir de la Belle Étoile.
Aujourd'hui, j'ai planté le sapin de noël que Sandrine m'a apporté tout à l'heure. C'est le 3e. J'ai planté les deux premiers, il y a déjà quelques années. Ils ont mis du temps à reprendre vie mais maintenant ils poussent plutôt bien. Ils sont moches, passablement déplumés, parce qu'ils ont perdu des plumes dans cette mauvaise affaire. Pour ce dernier, mon diagnostique, quant aux chances qu'il a de s'en sortir, reste très réservé. Il a perdu beaucoup d'aiguilles et ses jeunes branches sont super mocho — comme disent les italiens pour parler d'un mec qui bande mou — . Je l'ai placé près des autres que j'avais mis de l'autre côté de la clôture, sur le terrain du voisin, derrière ma haie brise vent, sur la lisière qui la sépare du champ de maïs . En renfort de la haie. Une petite concession que je pourrais appeler le comptoir de la Belle Étoile.
Je vois ces trois sapins comme les membres d'une colonie d'éclopés. Un jour, je ferai un trou pour moi et, auprès d'eux, je ne serai pas trop mal.